la depression

                             comment prendre en charge la dépression ?


Qu' est ce que la dépression ?



Le terme « dépression », encore tabou il n'y a pas si longtemps, est souvent employé à tort dans le langage courant pour décrire les inévitables périodes de tristesse, d’ennui et de mélancolie que tous sont appelés à vivre à un moment ou à un autre sans qu’il s’agisse pour autant d’une maladie. On parle de dépression réactionnelle  ou "exogène " car causé par un événement, une source extérieure au corps propre.

La dépression affecte l'humeur, les pensées et le comportement, mais aussi le corps. La dépression peut s’exprimer dans le corps par un mal de dos, des maux de ventre, de tête ; Cela explique aussi qu’une personne qui souffre de dépression puisse se révéler plus vulnérable aux rhumes et aux autres infections, son système immunitaire étant affaibli.

Être triste après la perte d’un proche ou avoir un sentiment d’échec en cas de problèmes au travail est normal. Mais lorsque ces états d’âme reviennent chaque jour sans raison particulière ou persistent longtemps même avec une cause identifiable, il peut s’agir d’une dépression. La dépression est en fait une maladie chronique, répondant à des critères diagnostiques bien précis.

Outre la tristesse, la personne dépressive entretient des pensées négatives et dévalorisantes : « je suis vraiment nul », « je n’y arriverai jamais », « je déteste ce que je suis ». Elle se sent sans valeur et a du mal à se projeter dans l’avenir. Elle n’a plus d’intérêt pour des activités autrefois appréciées.

Le DSM outil diagnostique psychiatrique de référence a eu tendance ces dernières années  à étendre  d une manière  jugée abusive par de nombreux cliniciens le diagnostic de dépression par une mise en avant des symptômes sans prendre en cause le contexte de la survenue des affects de tristesse.

Il est tout à fait normal qu 'une situation de deuil, de perte d'emploi, d' invalidité génèrent  des moments  d intenses tristesse, d 'abattement  voire d effondrement qui n ont pas à être qualifiés de pathologique.

La vie d un être humain peut être traversée par des drames et il n 'y a rien d 'anormal à en être profondément affecté.

Le risque de pathologiser la souffrance humaine est de sous estimer les capacités naturelles de redondance et de récupération de l individu.



La dépression est l’un des troubles psychiatriques les plus fréquents. D’après une enquête menée par les autorités de santé publique du Québec, environ 8 % des personnes âgées de 12 ans et plus ont rapporté avoir vécu une période de dépression au cours des 12 derniers mois1. Selon Santé Canada, environ 11 % des Canadiens et 16 % des Canadiennes souffriront d’une dépression majeure au cours de leur vie75. Et 7,5 % des français de 15 à 85 ans ont connu un épisode dépressif au cours des 12 derniers mois90.


D’après l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), d’ici 2020, la dépression deviendra la 2e cause d’invalidité à travers le monde, après les troubles cardiovasculaires2.

La dépression peut survenir à tout âge, y compris dans l’enfance, mais elle apparaît pour la première fois le plus souvent à la fin de l’adolescence ou au début de l’âge adulte.


Les causes de la dépression peuvent être plurifactorielles


On ne sait pas avec précision ce qui cause la dépression, mais il s’agit probablement d’une maladie complexe faisant intervenir plusieurs facteurs liés à l’hérédité, à la biologie, aux événements de la vie ainsi qu’au milieu et aux habitudes de vie.


À la suite d'études réalisées à long terme sur des familles ainsi que sur des jumeaux (séparés ou non à la naissance), on a pu démontrer que la dépression comporte une certaine composante génétique, bien que l'on n'ait pas identifié de gènes précis impliqués dans cette maladie. Ainsi, des antécédents de dépression dans la famille peuvent être un facteur de risque.


Bien que la biologie du cerveau soit complexe, on observe chez les personnes dépressives un déficit ou un déséquilibre de certains neurotransmetteurs comme la sérotonine. Ces déséquilibres perturbent la communication entre les neurones. D’autres problèmes, comme une perturbation hormonale (hypothyroïdie, prise de pilule contraceptive par exemple), peuvent aussi contribuer à la dépression.


Les mauvaises habitudes de vie (tabagisme, alcoolisme, peu d’activité physique, excès de télévision ou de jeux vidéo, etc.) et les conditions de vie (conditions économiques précaires, stress, isolement social) sont susceptibles de nuire profondément à l'état psychologique. Par exemple, l’accumulation de stress au travail peut mener à l’épuisement professionnel et, à terme, à la dépression.


La perte d’un proche, un divorce, une maladie, la perte de son emploi ou tout autre traumatisme peut déclencher une dépression chez les personnes prédisposées à la maladie. De même, les mauvais traitements ou les traumatismes vécus dans l’enfance rendent plus sensibles à la dépression à l’âge adulte, notamment parce qu’ils perturbent durablement le fonctionnement de certains gènes liés au stress.


Les troubles dépressifs sont classés en plusieurs entités : les troubles dépressifs majeurs, les Troubles dysthymiques et les troubles dépressifs non spécifiés.


Il est caractérisé par un ou plusieurs Épisodes dépressifs majeurs (une humeur dépressive ou une perte d'intérêt pendant au moins deux semaines associée à au moins quatre autres symptômes de dépression).


Il est caractérisé par une humeur dépressive présente la majeure partie du temps pendant au moins deux ans, associée à des symptômes dépressifs qui ne remplissent pas les critères d'un Épisode dépressif majeur. Il s’agit d’une tendance dépressive, sans qu’il y ait une dépression majeure.

Le Trouble dépressif non spécifique est un trouble de caractère dépressif ne répondant pas aux critères de trouble dépressif majeur, ni de trouble dysthymique. Il peut s’agir par exemple d’un trouble de l'adaptation avec humeur dépressive ou d’un trouble de l'adaptation avec humeur à la fois anxieuse et dépressive.

D’autres termes sont utilisés à côté de cette classification du DSM4 (manuel de classification des troubles mentaux) :

Dépression anxieuse. Aux symptômes habituels de la dépression s'ajoutent une appréhension et une anxiété excessives.


Troubles bipolaires

Ce trouble psychiatrique se caractérise par des périodes de dépression majeure, avec des épisodes maniaques ou hypomaniaques (euphorie exagérée, surexcitation, forme inversée de dépression).

Dépression saisonnière. 

État dépressif qui se manifeste de façon cyclique, habituellement pendant les quelques mois de l'année où l'ensoleillement est au plus bas.

Dépression du postpartum

Chez 60 % à 80 % des femmes, un état de tristesse, de nervosité et d'anxiété se manifeste dans les jours après l’accouchement. On parle de baby blues qui dure entre un jour et 15 jours. Habituellement, cette humeur négative se résorbe d'elle-même. Cependant, chez 1 femme sur 8, une réelle dépression s’installe immédiatement ou apparaît dans l’année qui suit la naissance.

La dépression suite à un deuil. Dans les semaines suivant la perte d’un être cher, les signes de dépression sont fréquents, et cela fait partie du processus de deuil. Cependant, si ces signes de dépression persistent plus de deux mois, ou s’ils sont très marqués, il faut consulter un spécialiste.


Complications


Il existe plusieurs complications possibles liées à la dépression :

  • La récidive de dépression : Elle est fréquente puisqu’elle concerne 50 % des personnes ayant vécu une dépression. La prise en charge diminue considérablement ce risque de récidive.
  • La persistance de symptôme résiduels : il s’agit de cas où la dépression ne se guérit pas entièrement et où même après l’épisode dépressif, persistent des signes de dépression.
  • Le passage à la dépression chronique.
  • Le risque suicidaire : La dépression est la première cause de suicide : environ 70 % des personnes décédant par suicide souffraient d’une dépression. Les hommes dépressifs de plus de 70 ans sont les personnes les plus à risque de se suicider. Les idées de suicide appelées parfois « idées noires » sont un des signes de dépression. Même si la plupart des personnes ayant des idées de suicide ne font pas de tentative, c’est un signe d’alarme. Les personnes dépressives pensent au suicide pour arrêter une souffrance qui leur paraît insupportable.

Les troubles associés à la dépression : La dépression a des liens physiques ou psychologiques avec d’autres problèmes de santé :


  • Anxiété,
  • Dépendance : Alcoolisme ; abus de substances telles que le cannabis, l’ecstasy, la cocaïne ; dépendance à certains médicaments comme les somnifères ou les tranquillisants…
  • Augmentation du risque de certaines maladies : maladies cardiovasculaires et de diabète. En effet, la dépression est associée à un risque plus élevé de problèmes cardiaques ou d’accidents vasculaires cérébraux. Par ailleurs, le fait de souffrir de dépression pourrait accélérer légèrement l’apparition du diabète chez les personnes déjà à risque70. Les chercheurs soutiennent que les personnes dépressives sont aussi moins portées à faire de l’exercice et à bien manger. De plus, certains médicaments peuvent accroître l’appétit et occasionner un gain de poids. Tous ces facteurs augmentent le risque de diabète de type



      le traitement  de la dépression.


Le traitement de la dépression  d 'origine endogéne, génétique comme dans  les troubles bipolaires se fait sur 2 axes;

 Un axe médicamenteux prescrit par un médecin psychiatre  et un axe psychothérapeutique de soutien assuré soit par le psychiatre prescripteur soit par des entretien avec un  psychologue.

 La dépression  d'origine psychologique, en lien avec des conflits internes ou externes, des évènements de  vie est plus susceptible d' un abord psychothérapeutique. Des entretiens avec un psychologue peuvent alors permettre un dégagement de la dépression à travers une écoute, un soutien et une élaboration des difficultés.

Il est également possible qu'une aide médicamenteuse temporaire à plus ou moins long terme soit prescrite par le médecin traitant sous forme d 'antidépresseur.

Médecin et psychologue peuvent alors collaborer utilement pour la prise en charge psychologique du patient.







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