famille

                                                                                                       La famille.

                                         Aperçu sociologique et historique de la famille.


 Comme le relate Daniele Weiss dans son article sur l'évolution sociohistorique de la famille, " dans le récit biblique, la famille est le socle du développement de l’Histoire. C’est ce que nous comprenons à partir de l’ordre donné par Dieu au premier couple :  "croissez et multipliez"

 Abram et Saraï, les ancêtres fondateurs du monothéisme, sont dits frère et sœur, comme les pharaons d’Égypte et leurs épouses. En devenant parents, pour souligner l’importance de ce changement de statut, Ils seront nommés: Abraham et Sarah.

Dans le récit biblique la structure familiale est patriarcale, ce qui importe est d’assurer la descendance et la continuité dans l’histoire.

La filiation dans la religion juive est assurée par la pratique de la circoncision comme symbole de l’alliance avec Dieu.

La tragédie grecque du ve siècle avant J.-C. – Sophocle, Eschyle et Euripide – puise son inspiration dans les conflits entre des familles maudites par les dieux, comme les Labdacides et les Atrides. Sophocle montre comment la malédiction d’Apollon sur Laïos, le père d’Œdipe, coupable d’aimer son jeune élève, Chrisis, et de provoquer son suicide, va se transmettre à Œdipe et aux enfants qu’il a eus avec sa mère Jocaste. L’histoire de cette famille, outre l’interdit de l’inceste maternel morbide et le trouble induit sur la succession des générations, illustre également comment le secret sur ses origines est susceptible d’entraîner des traumatismes et de la honte sur soi pour les générations futures.
Dans les sociétés traditionnelles, non occidentales, la parenté pouvait être confiée à d’autres personnes que les parents biologiques. Le lignage appartient au clan. Dans certaines régions d’Afrique ou d’Asie, l’oncle maternel occupe la place de l’autorité parentale et le géniteur n’est que l’époux de la mère. On est dans une tradition matrilocale.Avec la chrétienté en Occident médiéval, l’Église impose le mariage, peu courant dans les mœurs, ainsi que le nom de famille à la population afin de fixer le groupe familial et d’en assurer la continuité religieuse. Elle encourage la famille nucléaire conjugale au sein de la population, plus aisée au contrôle. Les registres d’état civil sont tenus dans les paroisses. Le mariage devient prépondérant en France, en Allemagne, en Italie. Peu à peu, le nom patronymique devient le nom de baptême de l’homme accompagné du surnom. L’intégration de la femme à la maison de l’homme allait jusqu’à changer son nom personnel. Elle était donnée par son père, ou achetée par son mari ou encore enlevée par celui-ci sans dot. Cependant, dans certaines régions, c’est le surnom de la femme qui se transmet.

Le xixe siècle va consacrer le triomphe des valeurs conservatrices de la bourgeoisie. On voit naître la famille conjugale au moment de la révolution industrielle et du déplacement des populations rurales vers les usines et les milieux urbains.C’est dans ce moment de grande transformation de la société et d’interrogation sur la famille que va naître la psychanalyse, avec la rencontre de Freud et les hystériques en «?mal du père?». Freud, avec le complexe d’Œdipe et le refoulement, rend la famille responsable de bien des névroses, accentuées par les contraintes sociales et religieuses, thèses qu’il développe dans L’avenir d’une illusion, puis dans Malaise dans la civilisation. Dans «?Le roman familial des névrosés?»

Le xxe siècle va connaître de grands bouleversements politiques et sociaux qui auront des conséquences sur le système familial. La guerre de 1914 a permis à beaucoup de femmes de remplacer les hommes au travail et d’avoir une place différente de celle de la femme au foyer. Après la Seconde Guerre mondiale, l’augmentation du travail des femmes ne cesse de croître, facilitée aussi par la fabrication des objets du confort ménager. Avec les changements économiques, l’institution mariage perd ses rituels et n’est plus au centre de la famille. Le mariage d’amour a profondément transformé la famille. On attend du mariage la plénitude, l’harmonie, ce qui rend insupportable l’impossible du rapport sexuel, et entraîne une multiplication des divorces. La liberté sexuelle des années 1970, dans le couple et hors du couple, ainsi que l’arrivée de la contraception entraînent d’autres conceptions de la famille. On parle de familles recomposées, de familles monoparentales. Le désir d’enfant est remplacé par l’enfant du désir. L’enfant est au centre, alors qu’avant la famille se construisait à partir du mariage, privilégiant le lien entre plusieurs familles. Ce mode d’organisation est encore présent en Asie et en Orient.17En France, le droit entérine le discours social et propose le terme de parentalité, suite à la fin de l’autorité pour le seul père en 1975. La loi consacre l’égalité des hommes et des femmes dans le couple ainsi que l’égalité des droits et des devoirs concernant l’éducation de leurs enfants. Le droit des enfants est également reconnu par une convention de l’unesco en 2002.18Les drames du conjugo, les échecs de l’amour dans le non-rapport sexuel, la famille réduite à la filiation directe ont pour conséquence un surinvestissement affectif pour l’enfant. Les parents n’opposent pas de limites aux demandes d’objets, demandes qui se transforment en besoins. La plupart des enfants, à l’adolescence, même dans les classes sociales les plus modestes, ont un ordinateur dans leur chambre et parfois une télévision. Les enquêtes sociologiques soulignent combien les familles sont attentives à ce que leurs enfants ne se sentent pas différents des autres: «?Il aura tout ce que je n’ai pu avoir…?»"





                                                                                            La thérapie familiale.

La thérapie familiale réunit les membres de la famille dans une même consultation.

C’est un groupe représentant au moins deux générations unies par des liens de filiation. On ne reçoit pas forcément la famille tout entière. Lorsque la famille est recomposée, dans certains cas, on verra la belle-mère ou le beau-père, dans d’autres cas, non. On peut aussi travailler avec des sous-groupes, en alternance."

Elle s’adresse généralement aux parents dont un enfant présente un symptôme inquiétant (difficultés d’endormissement, cauchemars, troubles alimentaires, drogue…). Ce symptôme sera interprété comme le révélateur d’une souffrance ou d’une difficulté de la famille dans son ensemble et non comme le problème d’un seul membre."

Cela permet de ne pas focaliser le problème sur l'enfant dans des situations ou les parents perçoivent que le problème n 'est pas qu’individuel.

 La thérapie familiale est aussi un bon moyen de faire venir en consultation un adolescent qui va mal mais qui ne veut pas suivre une thérapie individuelle."

Ce dispositif permet de mettre en lumière le système relationnel qui règne dans la famille ainsi que la place assignée à chacun.

Il permet d'observer in vivo les interactions de chacun avec chacun et de pouvoir pointer les modes de fonctionnements, les signaux d'appels ,le type de réponse donné.

Il s’agit de repérer les règles implicites, les non-dits, les croyances et les mythes familiaux, tout ce qui rend rigide le système familial et l’empêche d’évoluer.Une attention est portée aux aspects transgénérationnels qui peuvent amener les parents à projeter sur leurs enfants des problèmes non résolus avec leurs propres parents."


C'est un appel à la parole en séance mais le matériel peut s'adapter; pour les enfants du papier et des crayons, parfois quelques jouets sont mis à disposition.

La fréquence est variable ,hebdomadaire au début puis de quinzaine par la suite.


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